Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
80
DE LA NATURE

l’air ordinaire, ainſi ces Animaux ont un plus grand degré de chaleur que nous, auſſi ſont-ils plus vigoureux.

Page 148.

Le célébre Boërhaave, dans ſon excellent Traité du Feu, rapporte qu’ayant mis pluſieurs Animaux dans un lieu où l’on ſéche le Sucre, & dont la chaleur étoit de 146 degrés, non-ſeulement ils y moururent tous en peu de tems, mais leur ſang & toutes leurs humeurs ſe corrompirent, de façon qu’ils rendoient une odeur inſupportable. Les Hommes ne peuvent ſoutenir la chaleur de ce lieu, & il faut que les ouvriers qui y travaillent, ſe relayent preſque à chaque inſtant pour aller reſpirer de nouvel air. M. Boërhaave conclut de cette expérience & de quelques autres, que nous mourerions bientôt, ſi l’air qui nous entoure, faiſoit ſeulement monter le Thermometre à 90 degrés ; ainſiQuel degré de chaleur feroit périr tous les Animaux. nous pouvons regarder à peu près ce degré de chaleur comme le point auquel toute l’eſpece animale périroit.

En 1709, le Thermometre fut à 0 degrés en Iſlande, & l’eſpece animale ne périt point ; ainſi il eſt vraiſemblable que nous ſommes plus capables de ſupporter un grand froid