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DU FEU.

alors, car lorſque la ſurface de l’eau eſt preſſée par un plus grand poids, le Feu ſépare plus difficilement ſes parties, & par conſéquent il faut une plus grande quantité de Feu pour la faire bouillir, puiſque c’eſt dans cette ſéparation des parties des liquides, que conſiſte l’ébullition ; ainſi il eſt vraiſemblable que l’eau, preſſée par un poids pareil à celui que l’Atmoſphere auroit à 409640 toiſes au deſſous de la ſurface de la terre, brilleroit comme les métaux en fonte, car le poids de l’Atmoſphere à cette profondeur, ſeroit égal à celui de l’Or, ſuivant le calcul de M. Mariotte.

Cette proprieté de l’eau de ne point augmenter ſa chaleur paſſé l’ébullition, appartient à tous les fluides, ainſi :

Il en eſt de même des autres fluides. 1o. Ils acquerent tous des degrés de chaleur différens dans l’ébullition, car il faut que le Feu ſoit en plus grande quantité pour faire les mêmes effets ſur les corps qui lui oppoſent une plus grande réſiſtance ; mais cette quantité de Feu plus ou moins grande, que les différens liquides reçoivent dans leurs pores, ne dépend point de leur maſſe, car l’Huile qui eſt plus légere que l’eau, acquert