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DU FEU.

ſions plus fortes ſur les yeux ; la plus grande difficulté eſt peut-être de s’appercevoir de ces différences, le ſens du tact ne paroiſſant pas ſuſceptible de ſentir des varietés auſſi fines que celui de la vûë : quoiqu’il en ſoit, il me ſemble que cette expérience mérite d’être tentée, elle demande des yeux bien attentifs, & des mains bien exercées, je ne me ſuis pas trouvée à portée de la faire, mais à qui peut-on mieux s’adreſſer pour l’exécuter, qu’aux Philoſophes qui doivent juger cet Eſſai ?

V.

Comment le Feu agit ſur les Liquides.

On ſçauroit peu de choſe ſur la façon dont le Feu agit ſur les liquides, ſans la découverte de M. Amontons ; on ſçait que ce ſçavant homme, en cherchant le moyen de faire un Thermometre plus parfait que celui de Florence, découvrit que l’eau qui bout, acquert L’eau bouillante n’acquert plus de chaleur.un degré de chaleur déterminé, paſſé lequel elle ne s’échauffe plus par le plus grand Feu.

Le célébre M. de Reaumur, & Faheinrheit, cet Artiſan Philoſophe, ont perfectionné tous deux cette découverte d’Amontons.