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DU FEU.

apprend bien à la verité la quantité de leur expanſion, mais il ne nous informe pas du degré de chaleur qu’ils acquerent dans cette expanſion & dans la fuſion.

M. de Muſſchenbroëk Inventeur du Pyrometre, imagina de découvrir la chaleur des Métaux en fonte, par la quantité de raréfaction que les différens Métaux feroient éprouver au Fer, de même que l’on connoît la chaleur des liquides par le degré de raréfaction qu’ils operent ſur le Mercure, car le Fer étant celui de tous les Métaux qui ſe fond le plus tard, il eſt le plus propre à marquer ces différences.

Cette chaleur des Métaux en fonte ne ſe trouve encore aſſervie à aucune regle, elle ne ſuit pas même la proportion de la dilatation, car le Plomb, qui ſe dilate preſque autant que l’Étain par un même Feu, ſe trouve cependant avoir beſoin pour ſe fondre, d’un Feu preſque double de celui qui fond l’Étain.

Une choſe qui eſt encore aſſez ſinguliere, c’eſt que deux Métaux quelconques mêlés enſemble, ſe fondent à un moindre Feu que s’ils étoient ſéparés.