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DU FEU.

miere Partie de cet ouvrage. Les fluides, les ſolides, tous les corps enfin ſur leſquels on a operé juſqu’à préſent, éprouvent cet effet du Feu, & tous les autres effets qu’il opere ſur eux, ne ſont que les différens degrés de cette raréfaction.

Je vais commencer par examiner les progrès & les bornes de cet effet du Feu dans les ſolides.

Le Feu étend les corps ſelon toutes leurs dimenſions. Cette dilatation n’étend pas les corps ſeulement en longueur, mais ſelon toutes leurs dimenſions, & cela doit être ainſi, puiſque l’action du Feu ſe porte également de tous côtés ; ainſi un cylindre de Cuivre ne paſſe plus, lorſqu’il eſt chaud, à travers le même anneau qui le tranſmettoit avant d’être échauffé.

Un Philoſophe de nos jours, qui joint l’adreſſe de la main aux lumieres de l’eſprit, a porté cette découverte à ſa perfection, par l’invention d’un inſtrument qui nous fait voir la 1/12500e. partie d’un pouce dans l’augmentation du volume des corps, ainſi la plus petite différence qui puiſſe être ſenſible pour nous, tombe ſous nos yeux par le moyen du Pyrometre.

Cet inſtrument nous a appris :