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DU FEU.

battu la coheſion de ces particules de fer, & leur peſanteur, & il les avoit ſurmontées.

Le feu eſt l’antagoniſte de la peſanteur, loin d’y être ſoumis. Le Feu eſt donc l’antagoniſte perpétuel de la peſanteur, loin de lui être ſoumis, ainſi tout eſt dans la Nature dans de perpétuelles oſcillations de dilatation & de contraction par l’action du Feu ſur les corps, & la réaction des corps qui s’oppoſent à l’action du feu par leur peſanteur & la cohéſion de leurs parties, & nous ne connoiſſons point de corps parfaitement durs, parce que nous n’en connoiſſons point qui ne contienne du Feu, & dont les parties ſoient dans un parfait repos ; Point de repos dans la Nature.ainſi les anciens Philoſophes qui nioient le repos abſolu, étoient aſſurément plus ſenſés, peut-être ſans le ſçavoir, que ceux qui nioient le mouvement.

Le Feu conſerve & vivifie tout dans l’Univers. Sans cette action & cette réaction perpétuelle du Feu ſur les corps, & des corps ſur le feu, toute fluidité, toute élaſticité, toute molleſſe ſeroit bannie, & ſi la matiére étoit privée un moment de cet eſprit de vie qui l’anime, de ce puiſſant agent qui s’oppoſe ſans ceſſe à l’adunation des corps, tout ſeroit compact dans l’Univers, & il ſeroit bientôt détruit. Ainſi non ſeulement les expé-