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DE LA NATURE

différentes circonſtances de l’opération peuvent changer ces effets ; voilà pourquoi de toutes les expériences répétées ſur le poids des corps expoſés au Feu, aucune n’eſt entiérement la même. L’augmentation que le même Feu cauſe dans les corps eſt tantôt plus grande, tantôt moindre, comme on peut s’en convaincre en liſant les expériences de Boyle, ou en opérant ſoi-même ; ce qui prouve bien que ce n’eſt pas à une cauſe auſſi invariable que le Feu, qu’il faut attribuer l’augmentation du poids des corps.

L’expérience de M. Homberg que je viens d’examiner, fournit elle-même une preuve qu’on ne doit point attribuer au Feu l’augmentation de poids qu’on remarque dans les corps qu’on lui expoſe ; car il trouva dans cette expérience le poids de l’Antimoine augmenté d’un dixiéme.

Or en ſuppoſant l’émiſſion de la lumiére, tout le Feu que le Soleil envoye ſur notre hémiſphere pendant une heure du jour le plus chaud de l’Été, doit peſer à peine ce que M. Homberg ſuppoſe qu’il en étoit entré dans ſon régule d’Antimoine : en voici, ſi je ne me trompe, la démonſtration.