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DE LA NATURE

même ce phénomene de la réfléxion pourroit faire croire que la lumiére n’eſt point impénétrable ; car comment le rayon perpendiculaire retournera-t-il après la réfléxion, par la ligne ſelon laquelle il eſt tombé, ſi dans cette ligne il rencontre une continuation de lui-même, qui lui réſiſtera par ſes parties ſolides, & l’empêche par conſéquent de retourner par la ligne déja décrite ? Si on dit que ce rayon ne décrira pas tout-à-fait la même ligne, mais qu’il ſe détournera un peu, outre que ce ſeroit détruire un axiome d’Optique, qui paſſe pour inconteſtable, je demande quelle ſeroit la raiſon de cette déclinaiſon du rayon, & ce qui le détermineroit à décliner plûtôt à gauche qu’à droite ? Si l’on me répond enfin, que l’extrême poroſité que le Microſcope découvre dans les corps ſoumis à nos recherches, nous porte à croire que la ténuité des parties conſtituantes du Feu peut ſuffire pour opérer la réfléxion du rayon perpendiculaire, & tous les phénoménes de la lumiére qui étonnent le plus notre eſprit, & qui pourroient nous faire douter de l’impénétrabilité du Feu : je demande comment on peut concevoir qu’un