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DU FEU.

tre que l’on a placé à moitié d’étendu dans le foyer de ce verre ; or on ne voit pas comment il ſeroit poſſible que le Feu agît ſur les corps, ni comment il pourroit faire faire des vibrations à ce reſſort de Montre, s’il ne réſiſtoit à l’effort que font ces corps pour s’oppoſer à ſon action.

On peut répondre que l’ame n’eſt pas impénétrable, & qu’elle fait cependant remuer notre corps qui eſt compoſé de parties qui réſiſtent. Et qu’enfin tout ce qui agit ſur les corps, n’eſt pas corps, puiſque Dieu certainement n’eſt pas matiere, & qu’il agit cependant ſur la matiére.

2o. Les rayons ſe réfléchiſſent de deſſus les corps pour venir à nos yeux, or la réfléxion emporte néceſſairement l’élaſticité du corps qui réfléchit : donc, puiſque les rayons réfléchiſſent, il faut qu’ils ſoient compoſés de parties réſiſtantes.

Mais on peut répondre encore que M. Newton a fait voir que ce n’eſt point en rebondiſſant de deſſus les parties ſolides des corps, que la lumiére ſe réfléchit, & que par conſéquent la réfléxion de la lumiére ne prouve point l’impénétrabilité du Feu, que