Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.
20
DE LA NATURE

paſſant dans la prunelle, ſans jamais ſe confondre, & ſans que le rayon bleu prenne la place du verd, ni le rouge celle de l’indigo, &c. ce qui paroît preſque impoſſible, ſi les rayons font impénétrables.

5o. Le Verre qui tranſmet la lumiére, a bien moins de pores que la Mouſſeline qui la réfléchit preſque entiérement. Les pores du papier huilé qui tranſmettent les rayons, ſont bien moins grands que ceux du papier ſec à travers leſquels ils ne trouvent point de paſſage : donc ce n’eſt point la grandeur, ni la quantité des pores d’un corps qui le rendent perméable à la lumiére, puiſque le moyen de rendre les corps tranſparens, c’eſt de remplir leurs pores : donc il eſt bien vraiſemblable que le Feu n’eſt point impénétrable, puiſqu’il pénétre les corps indépendamment de leurs pores.

Mais ces raiſons qui peuvent faire douter de l’impénétrabilité du Feu, ſe trouvent combatuës par d’autres raiſons très-fortes.

Raiſons en faveur de l’impénétrabilité du Feu.1o. Les rayons du Soleil font changer de direction à la fumée, & réunis par un verre ardent, ils fondent l’Or & les Pierres, & font faire des vibrations à un reſſort de Mon-