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l’honneur de vous dire, à la pag. 20. de cette lettre, vous ne regarderez plus l’exemple d’un Corps qui remonte, ou qui deſcend, & dont le mouvement n’eſt retardé, ou acceleré que par les impulſions de la péſanteur, comme un cas abandonné, dans lequel ceux qui ſoutiennent les forces vives, ſont obligés de convenir qu’on ne les trouve pas ; car j’eſpere vous avoir répondu aſſez préciſément pour lever tous vos doutes, auſquels je ne ſçache pas d’ailleurs qu’aucun partiſan des forces vives ait donné lieu.

Il eſt vrai que Mr Bernoulli a dit[1], que cet exemple tiré de la chûte des Corps, que Mr de Leibnits avoit propoſé, ne lui paroiſſoit pas aſſez convaincant, & il l’a confirmé par une infinité de demonſtrations, telles qu’il les ſait faire ; mais ce qui a confirmé cet exemple, l’a-t’il réfuté ? conclure ainſi, ce ſeroit aſſurément ce qu’on pourroit appeller, procéder dans ſes raiſonnemenspag. 28. lig. 17. 18. & 19. d’une maniere toute oppoſée à celle que la bonne philoſophie nous dicte.

C’eſt, ce me ſemble, avec quelque raiſon, que les Leibnitiens diſent, non pas ſimplement, comme vous le prétendez, que le tems n’eſt rienpag. 28. lig. 9., car cela n’auroit aucun ſens ; mais que pour faire un effet quadruple, il faut avoir une force

  1. Dans ſon mémoire envoyé à l’Académie en 1726.