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Voilà pourquoi, j’ai rapporté à la page 438. des Inſtitutions, un cas que l’on a trouvé, & par lequel on ſatisfait entierement à la demande des adverſaires ; puiſqu’il y a dans cet exemple comme dans celui de M. Herman, 4 degrés de force produits par 2 de viteſſe, & cela ſelon votre maniere de compter, [car ce quarré eſt un ennemi que vous retrouvez par tout.] Mais cette experience a par deſſus celle de M. Herman, l’avantage, que l’effet quadruple y eſt produit in uno itcu, comme on l’avoit toujours demandé en vain, ce qui fait évanouir entierement la difficulté du temps, car ce n’eſt pas un effet produit en un inſtant indiviſible & dans lequel le tems n’entrât pas pour quelque choſe, que l’on avoit demandé, puis que le tems entre, & entrera toujours, dans tous les effets naturels, tant dans ceux qui prouvent les forces vives, que dans ceux par leſquels on a prétendu les combattre, mais on avoit demandé un effet quadruple, produit par une viteſſe double, dans le même tems qu’une viteſſe ſimple produit un effet ſimple, & c’eſt ce que l’on trouve dans le cas que j’ai rapporté.

Je ne ſçai ce que M. Jurin répondra à cette expérience, qui ſatisfait, je croi, à l’eſpece de défi que cet excellent Philoſophe a fait aux partiſans des forces vives ; mais je ſçai bien que quelques incompétences qu’il decouvre dans mon