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re dans cette experience que l’effet produit par le Corps A ; or certainement ce Corps A qui a perdu toute ſa viteſſe, & toute ſa force en choquant les corps B & C ne s’eſt pas mu d’un mouvement uniforme, & à l’égard des Corps B & C, on ne conſidére pas ce qu’ils font, mais ce qu’ils peuvent faire ; or dans l’experience de Mr. Herman ils ont à eux deux la force 4, toujours prête à ſe déployer contre le premier obſtacle que vous leur préſenterez.

Mais je ne dois pas oublier qu’il me reſte à vous prouver que ce cas propoſé, par Mr. Herman, n’eſt ni fortuit, ni équivoque.

Mr. Herman n’étoit pas homme à choiſir ſes exemples au hazard, car c’eſt tout ce que veut dire ici, le mot de fortuit : or il eſt aiſé de voir, que la raiſon qui a déterminé, ce Geométre à choiſir parmi tous les cas poſſibles, que je vous ai fait voir, qui prouvent également ſon opinion, celui qu’il a propoſé ; c’eſt que ce cas eſt le ſeul dans lequel les adverſaires des forces vives ſoient obligés de convenir, que même ſelonpag. 20. lig. 8. leur compte, les forces communiquées ſont en raiſon du quarré des viteſſes du Corps choquant, parce qu’il n’y a que l’unité qui ſoit égale à ſon quarré. Ce cas n’eſt donc, ni fortuit, ni particulier, ni équivoque, mais il eſt général, choiſi avec raiſon ſuffiſante, & déciſif ; car Mr. Herman étoit en droit d’eſperer que l’on conviendroit que le