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DU FEU.

ciſſent au Feu, y diminuent le volume : or ces effets ſont préciſément le contraire de la raréfaction, donc la raréfaction ne peut être la propriété univerſelle du Feu, puiſqu’il y a des corps dans leſquels il produit des effets tout oppoſés.

Cette objection tombera d’elle-même, ſi on fait réfléxion, que le Feu n’endurcit ces corps, & ne les réduit ſous un plus petit volume, que parce qu’il les a réellement raréfiés, parce qu’il a fait évaporer l’eau qui étoit entre leurs parties, & qu’alors les parties qui ont réſiſté à ſon action, ſont d’autant plus compactes, occupent d’autant moins de volume, que le Feu a enlevé plus de matiére aqueuſe d’entre leurs pores.

5o. Enfin, on peut objecter que les rayons de la Lune qui ſont du Feu, ne raréfient point les corps qu’on leur expoſe. Mais les bornes de nos ſens ſont ſi étroites, qu’il ne nous eſt guéres permis de rien affirmer ſur leur rapport, ainſi quoique les rayons de la Lune, quelque raſſemblés qu’ils ſoient, ne faſſent aucun effet ſur le Thermometre, nous ne pouvons pas en conclurre qu’ils ſont entierement privés du pouvoir de raréfier, nous