Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(14)

Ce qui vient d’être dit des eſpaces non parcourus n’a pas moins lieu à l’égard de tous les autres effets du mouvement, & du choc, comme il a été remarqué ci-deſſus num. 27. par rapport aux eſpaces parcourus ; & nous dirons de même, 1o. que ce ne ſont point les parties de matiere déplacées ni les reſſorts tendus on applatis qui donnent l’eſtimation ou la meſure de la force motrice, mais les parties de matiere non déplacées, les reſſorts non tendus, ou non applatis, & qui l’auroient été, ſi la force motrice ſe fut toujours ſoutenue & n’eut point ſouffert de diminution, 2o. que ces parties de matiere non déplacées ſont en raiſon &c. Comme no. 38.

Voici à préſent votre preuve de cette propoſition, telle qu’elle ſe trouve no. 41.

Pour en donner un exemple, ſoient des impulſions, des obſtacles, ou des réſiſtances quelconques, [car vous voyez que je n’obmets rien,] uniformement placées ſur le chemin du mobile A. telles que des particules de matiere à déplacer, ou des Lames de reſſort à ſoulever, ou à tendre, il eſt évident, que ſi le mobile A. avec un degré de viteſſe & de force peut en ſoulever deux en un inſtant par un mouvement uniforme, c’eſt-à-dire en conſervant, ou en reprenant toujours toute ſa force, & toute ſa viteſſe après avoir ſoulevé la premiere, & qu’au contraire, il n’en puiſſe ſoulever qu’une par un mouvement retardé, toute la force, & toute ſa viteſſe s’étant conſumée à ſoulever la premiere, il eſt dis-je