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DE LA NATURE

On ne peut nier que l’air & l’eau ne faſſent cet effet ſur les corps ; mais en augmentant leur volume, ils ne les ſéparent pas juſques dans leurs parties conſtituantes, ils ne les font point s’évaporer, ſe quitter les unes les autres, comme le Feu, ainſi l’eſpece de raréfaction qu’ils opérent quelquefois dans les corps, eſt eſſentiellement différente de celle qui y eſt opérée par le feu ; peut-être même cette eſpéce de raréfaction que l’air & l’eau opérent, eſt-elle cauſée par le Feu lui-même, car c’eſt par le mouvement que l’air & l’eau pénétrent dans les corps, & le mouvement interne des corps ne leur vient vraiſemblablement que du Feu qu’ils contiennent.

L’eau glacée augmente à la vérité ſon volume, & ſurnage l’eau liquide, quoiqu’elle contienne beaucoup moins de Feu lorſqu’elle eſt glacée que lorſqu’elle eſt dans ſon état de fluidité, mais ce phénomene doit être attribué à une cauſe particuliére, dont je parlerai dans la ſeconde Partie de cet ouvrage.

4o. On peut dire encore que le Feu ne raréfie pas tous les corps, que la corne, la crotte & beaucoup d’autres corps s’endur-