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DU FEU.

la ſuite) ainſi nous ne pouvons nous appercevoir de ſes effets quand ils ſont les mêmes par-tout ; il nous faut des différences pour être notre criterium, & pour nous conduire dans nos jugemens. Ainſi nous n’avons point de ſigne pour connoître le Feu lorſqu’il eſt renfermé entre les pores des corps, il y eſt comme l’air qu’ils contiennent tous, & qui ne ſe découvre à nous que lorſque quelque cauſe le dégage.

2o. Le Feu, dira-t-on, raréfie les corps en augmentant leur chaleur.

Cela eſt vrai en général, mais je ne crois pas qu’on puiſſe en conclure que la chaleur ſoit la cauſe de la raréfaction, car je viens de faire voir par l’exemple de l’eau qui bout, qu’il y a des circonſtances dans leſquelles la raréfaction augmente encore, quoique la chaleur n’augmente plus ; or puiſque la chaleur n’accompagne pas toujours la raréfaction, il faut convenir que la raréfaction ne dépend point de la chaleur.

3o. On dira peut-être que l’air & l’eau augmentent auſſi le volume des corps, & qu’ainſi on ne peut faire de la raréfaction la propriété diſtinctive du Feu.