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lieu de dire que la Force Vive eſt comme la maſſe multipliée par le quarré de ſa vîteſſe, il faudra vous réduire déſormais à ne faire cette Force que comme la ſomme des maſſes multipliée par le double de la vîteſſe. Et il eſt évident que dans l’exemple même allegué, 2 de vîteſſe ne donne le nombre 4 qu’entant que double de ſa premiere puiſſance, & non comme la ſeconde ou ſon quarré.

Voulez-vous conſiderer la choſe ſous un autre aſpect, & tout le reſte demeurant égal, c’eſt-à-dire, conſervant à la boule A les deux degrés de vîteſſe que vous lui avez d’abord donnez avant le choc, aſſigner ſucceſſivement à B, différentes maſſes au-deſſus, ou au-deſſous de 3 ? Vous allez voir par même procedé qu’il y aura dans la nature tantôt plus, & tantôt moins de Force après le choc, qu’il n’en réſulte de la maſſe multipliée par le quarré de la vîteſſe avant le choc ; & cela entre deux Limites, dont l’une donne la maſſe multipliée par la ſimple vîteſſe avant le choc, ce qu’il eſt inutile de ſpécifier ici plus particulierement. Ceux qui rejettent les Forces Vives, & dont vous avez cru obtenir l’aveu, vous diront donc,