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DE LA NATURE

Feu, paroît avec évidence par la façon dont nos ſens nous font juger de la chaleur des corps, car un même corps nous paroît d’une température différente, ſelon la diſpoſition où nous nous trouvons ; ainſi lorſqu’on touche un corps avec les deux mains, dont l’une ſort de l’eau froide, & l’autre de l’eau chaude, ce corps paroît froid & chaud en même tems. Les altérations qui arrivent à notre ſanté, changent encore pour nous la chaleur des corps ; un homme dans l’ardeur de la fiévre trouvera froid le même corps qui, dans le friſſon, lui avoit paru chaud : donc la chaleur que les corps nous font éprouver, ne peut nous faire juger avec certitude, du Feu qu’ils contiennent.

II.

Quel eſt l’effet le plus univerſel du Feu.

Quel eſt donc l’effet le plus univerſel du Feu ? à quel ſigne pourrons-nous le reconnoître ? je dis le reconnoître en Philoſophes, car il eſt deux façons de connoître les corps, & ceux qui étudient la Nature la voyent d’un autre œil que le vulgaire.