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DE LA NATURE

même diſtance dans tous les corps qui la compoſent, en ſorte que s’il n’y avoit point de Soleil, tous les climats de la terre ſeroient également chauds, ou plûtôt également froids à ſa ſuperficie ; mais la chaleur augmenteroit, comme elle augmente réellement, à meſure que l’on approcheroit du centre de la terre.

Ainſi le Feu central paroît prouvé par les Phénomenes de la Nature, & il n’eſt nullement néceſſaire, pour l’expliquer, de recourir, comme un Philoſophe de nos jours, à une tendance du Feu en bas, tendance démentie par les expériences les plus communes, comme par les plus fines. Il ſuffit pour l’exiſtence de ce Feu, de la volonté du Créateur, & pour ſa conſervation, de la loi qui fait que le Feu ſe retire plus lentement des corps, à meſure qu’ils ſont plus denſes ; car le Feu, au centre de la terre, doit être retenu par un poids dont il ne peut vaincre la réſiſtance.

Lorſque ce Feu trouve quelqu’iſſuë, il ſort avec furie de cette fournaiſe ſouterraine, & c’eſt ce qui fait les Volcants, les Vents ſulphureux, &c. mais il ne peut ja-