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DU FEU.

poids ſoit inſenſible à la groſſiereté de nos balances, de même que celui des corpuſcules du Muſc, de l’Ambre, & de toutes les odeurs.

Je ne crois pas, après toutes ces raiſons, qu’on puiſſe s’empêcher de reconnoître que ces particules (dont tous les Phénomenes de la Nature, & toutes nos opérations ſur la glace, nous démontrent l’exiſtence) ſont abſolument néceſſaires à la congélation de l’eau, & que ſans elles on n’en pouvoit aſſigner aucune cauſe.

XIV.

De la Nature du Soleil.

On n’a communément qu’une idée vague de la nature du Soleil, on voit que ſes rayons nous échauffent, & qu’ils brillent ; & on en conclut que le Soleil doit être un globe de Feu immenſe, qui nous envoye ſans ceſſe la matiere lumineuſe dont il eſt compoſé.

Le Soleil ne peut être un globe de Feu. Mais qu’entend-on par un globe de Feu ? Si l’on entend un globe entier de particules ignées, de feu élémentaire, j’oſe dire que cette idée eſt inſoutenable.