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DE LA NATURE

gérifiques, parce que les particules de Sel & de Nitre étant plus diviſées, plus petites, par l’agitation que la chaleur du Soleil cauſe dans toute la Nature, elles ſe ſoutiennent dans l’Atmoſphere lorſque le Soleil les éleve de la terre, & ne retombent point ſur la terre comme en Hiver ; & de plus, les parties de l’eau étant dans un grand mouvement, le peu qui retombe de ces particules ſur la terre, ne peut ſuffire pour la geler.

L’air ne gele point, apparemment à cauſe de la rareté de ſes parties, & de leur prodigieux reſſort. Il me ſemble qu’on peut conſidérer l’air extrêmement comprimé, comme une eſpece d’air gelé, & apparemment qu’il n’eſt pas ſuſceptible par ſa nature, d’une autre ſorte de congélation.

Ces particules ſalines & nitreuſes, qui s’introduiſent dans l’eau, & qui devroient la rendre plus péſante lorſqu’elle eſt gelée, n’empêche pas cependant que ſa péſanteur ſpécifique ne diminuë, l’augmentation de ſon volume & les exhalaiſons qui en ſortent, empêchant qu’on ne s’apperçoive du poids de ces corpuſcules, qui ſont d’ailleurs très-déliés, & il ſe peut très-bien faire que leur