Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
DU FEU.

& de Sel ammoniac ; le Soleil fond ces Sels bien plus facilement l’Été que l’Hiver, ces Sels coulent dans ces Grottes par des fentes, & l’eau qu’elles contiennent, ſe glace d’autant plus, que l’Été étant plus chaud, le Soleil fait fondre une plus grande quantité de ces Sels : or que la glace de ces Grottes en contienne beaucoup, cela eſt certain, car lorſqu’on la fait fondre & évaporer, il reſte dans le fond, une terre qui a le même goût à peu-près que les Yeux d’Écreviſſes.

Pourquoi de l’eau entourée de glace & de Sel, gele ſur le Feu.

3o. Si l’on met de la Neige & du Sel autour d’un vaſe plein d’eau, & que l’on mette le tout ſur le Feu, l’eau qui eſt dans le vaſe ſe gelera d’autant plus vite que le Feu ſera plus grand, & que la Neige ſera plutôt fonduë, ce qui ne peut venir que de ce que le Feu chaſſe d’entre les pores de la Neige, les parties roides qu’elle contenoit, & que ces particules s’inſinuent dans l’eau & la gelent ; car on ne dira pas, je crois, que le Feu prive l’eau du vaſe, des particules de Feu qu’elle contenoit, ni qu’il diminuë leur mouvement ; c’eſt de la même maniere que la Neige & le Sel font geler l’eau ſans être