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DE LA NATURE

Mais les bornes que je me fuis preſcrites, ne me permettent pas d’entrer dans le détail de ces expériences.

XIII.

Des cauſes de la Congélation de l’Eau.

Il y a trois ſortes de froids.

Le premier eſt celui qui dépend de la diſpoſition de nos organes, car nos ſens nous font ſouvent juger qu’un corps eſt plus froid qu’un autre, quoiqu’ils ſoient tous deux de la même température ; c’eſt par cette illuſion que le Marbre nous paroît plus froid que la Laine, que le Peuple croit les Caves plus chaudes en Hiver qu’en Été, &c.

Le ſecond eſt celui des corps qui ſe refroidiſſent réellement, & que le Feu abandonne ; cette ſorte de froid n’eſt autre choſe que la diminution du Feu, & c’eſt d’elle dont j’ai parlé dans l’article précedent. C’eſt ainſi que toute la Nature ſe refroidit & ſe contracte l’Hiver, par l’abſence du Soleil, & par l’obliquité de ſes rayons.

Le troiſiéme eſt la congélation.