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DU FEU.

par la cohérence de ſes parties, à l’effort que fait le Feu pour l’abandonner ; ainſi plus un corps eſt ſolide, plus il ſe refroidit lentement.

2o. Les corps légers au contraire cédant aiſément à l’action du Feu, s’échauffent plus promptement, & ſe refroidiſſent de même ; ainſi le Feu échauffe davantage les plus grands, & plus long-tems les plus maſſifs, car il ſe diſtribuë ſelon les eſpaces & non ſelon les maſſes.

3o. Deux globes de Fer également échauffés, conſervent leur chaleur en raiſon directe de leur diametre ; car plus leur diametre eſt grand, moins ils ont de ſurface par rapport à leur maſſe, & moins le Feu trouve d’iſſuë pour s’échapper de leurs pores ; & de plus, l’air extérieur qui les environne les touchant en moins de points, prend moins de leur chaleur.

Conjecture ſur la forme du Soleil. Par la même raiſon, la figure ſphérique eſt la plus propre à conſerver long-tems la chaleur, car c’eſt de toutes les figures celle qui a le moins de ſurface, par rapport à ſa maſſe, & le Feu ne trouve dans un globe aucun endroit qu’il puiſſe abandonner plus aiſément qu’un autre, car ils lui oppoſent tous une réſiſtance égale.