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DE LA NATURE

pas aſſez augmentée dans l’expérience dont il s’agit ; ainſi dans ce cas l’effet n’eſt pas proportionné ſeulement à l’approximation des parties du Feu, mais il dépend de cette approximation, & de la réſiſtance qu’on lui oppoſe.

Secondement, lorſque ces deux mêches ſont éloignées, la dilatation eſt moindre que lorſqu’elles ſont rapprochées. Ainſi la force que le Feu acquert par l’approximation de ſes parties, ſe manifeſte même alors dans un effet preſqu’inſenſible.

Conjecture ſur l’action du Feu dans Saturne & dans les Cometes.

Cette augmentation de la force du Feu, par l’approximation de ſes parties eſt peut-être une des voyes dont le Créateur s’eſt ſervi pour ſuppléer à l’éloignement où Saturne & les Cometes ſont du Soleil. Peut-être les rayons agiſſent-ils dans ces Globes, en raiſon du cube des approchemens, & alors une très-petite quantité de rayons peut ſuffire pour les échauffer & pour les éclairer.

XII.

Du Refroidiſſement des corps.

Les corps les plus ſolides ſont ceux qui ſe refroidiſſent le plus lentement. 1o. Plus un corps reçoit difficilement le Feu dans ſes pores, & plus il l’y conſerve long-tems, car ce corps réſiſte par ſa maſſe &