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DU FEU.

Les parties du Feu acquerent une nouvelle force par leur approximation. Puiſque ce n’eſt pas ſeulement par leur denſité que les rayons operent tous les effets que des verres brûlans, ce ne peut être que parce qu’ils acquerent une nouvelle force par leur approximation.

Le Feu ne ſeroit pas ſeul dans la Nature dont l’approximation déployeroit la force : l’Aimant n’eſt-il pas dans ce cas, & la diſtance ne détermine-t-elle pas ſa vertu à agir ?

Preuves. J’ai prouvé dans ma premiere partie, article VII. que les particules du Feu, ont une force qui les porte à ſe répandre également de tous côtés, & que cette proprieté du Feu paroît néceſſaire à la conſtitution & à la conſervation de l’Univers : or pourquoi cette force n’augmenteroit-t-elle pas en raiſon de l’approchement réciproque des rayons.

Il eſt difficile, à la verité, d’aſſigner en quelle proportion l’approchement des raïons augmente cette force.

Ce problême (s’il eſt poſſible) me paroît digne de l’attention des Philoſophes ; mais quelle que ſoit la proportion de cette augmentation de force que les rayons acquerent par l’approximation, il eſt de l’uniformité avec laquelle la Nature procede, qu’elle ſoit