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DU FEU.

Preuves. 2o. Le Pyrometre nous apprend qu’un Feu double n’opere pas un effet double, ni un Feu triple un effet triple dans la dilatation des corps : Donc le Feu n’agit pas toujours en raiſon de ſa quantité.

3o. Les Phoſphores brûlans produiſent des effets qui ne peuvent être attribués à la ſeule quantité du Feu qu’ils contiennent.

4o. La chaleur du cone lumineux qui va fondre l’Or & les Pierres dans le foyer du miroir ardent, eſt à 5 pouces de ce foyer, très-ſupportable à la main, & le Thermometre dans cet endroit, ne monte qu’à 190 degrés : or comment ſe peut-il que par la ſeule denſité des rayons, le Feu faſſe des effets ſi différens à 5 pouces de diſtance ſeulement ?

5o. Ce Phénomene nous apprend encore que la réſiſtance que les corps ſolides apportent à l’action du Feu, eſt une des cauſes qui augmentent le plus ſon activité, c’eſt ce qui fait qu’il regne un grand froid au-deſſus de l’atmoſphere.

6o. Si ces effets ſi prompts & ſi violens du miroir ardent, devoient être attribués à la ſeule quantité des rayons qu’il raſſemble à ſon foyer, il ſeroit impoſſible que la cha-