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se trouvait bien ailleurs que dans les œuvres célèbres dont il aurait pu se pourvoir. Elle était, cette musique : les complaintes paysannes, la chanson des oiseaux, la vibration d’une cloche, les tintements de la maréchalerie, le vent, le silence, tous les chants qu’entendait de la nature ce solitaire passionné de l’âme de son cher pays.

Ces chants, pensait-il bien, lui venaient d’ailleurs que de lui-même ; et, il s’en grisait délicieusement, il ne songeait ni à les fixer, ni à s’en souvenir ; car, inépuisables autour de lui, dans les arbres, dans les fleurs, frémissaient les mélodies, de sorte que, tout pareil à ceux-là qui suivaient les pas de Jésus, il ne se mettait point en peine.

Dans les premiers temps de son mariage, sa femme, d’abord, s’amusa du violon ; puis elle se lassa de ces cris qui lui « grattaient dans la tête ».

Alors il alla jouer plus loin, s’isola dans sa chambre. Presque tous les soirs, il s’y enfermait avec l’instrument, devenu le confident de ses