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jeune fille sera riche –, plus j’y réfléchis, et plus je suis d’avis qu’il y a certainement là quelque chose à faire !… »

Antérieurement déjà, M. des Lourdines avait éventé les projets matrimoniaux que sa femme caressait dans cette voie pour leur fils. Mais bien qu’il ne connût point Paris, il en savait assez pour que son imagination, confusément, y créât un empire de séductions, dont il pensait qu’un jeune homme ne se déglue pas. Il restait donc sceptique.

« Et que voulez-vous tenter, Émilie ? » demanda-t-il, en soupirant.

Elle répondit :

« Laissez-moi faire… vous n’êtes pas adroit, vous… ah ! non… tant s’en faut !… D’abord votre fils, vous ne le comprenez pas, vous ne l’avez jamais compris, Timothée. Il faut être avisé, voyez-vous… savoir tourner les gens !… c’est une science, cela… et vous n’avez jamais su tourner les gens !…

– Je ne dis pas non… Mais… comment vous y prendrez-vous, ma pauvre amie ?