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souciait point de ressasser ce sujet, qui lui faisait de la peine.

Enfin, son repas fini, il monta doucement, en évitant d’ébranler la rampe.

Dès l’entrée, la chambre de Mme des Lourdines dégageait une atmosphère de benjoin et d’eau de Cologne. Cette chambre, remplie de menus bibelots qui se renvoyaient de glace en glace leurs reflets de métal et de porcelaine, était rouge et or. Mme des Lourdines avait un faible pour le rouge, et spécialement pour le « rouge cerise » ; toutes ses bougies étaient « rouge cerise ».

En ce moment, elle donnait ses instructions à Frédéric au sujet des achats qu’il devait aller faire le lendemain à Poitiers. Ce voyage se faisait tous les quinze jours. Mais comme le cheval n’eût pas pu fournir dans la même journée les trente lieues de l’aller et du retour, le domestique couchait là-bas et ne rentrait que le lendemain.

« Vous me comprenez bien, Frédéric ?

– Oui, madame. »