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– Un pâté de perdrix, notre monsieur. »

Mme des Lourdines était gourmande ; elle exigeait des sauces succulentes, des coulis raffinés.

Des linges blondoyaient devant l’âtre, au fond duquel les flammes semblaient porter elles-mêmes la marmite. M. des Lourdines s’approcha du feu et retira ses bottes, noires de boue. Puis, les pieds chaussés de pantoufles, un doigt posé sur le manteau de la cheminée, il demeura devant le foyer, tandis que Perrine lui préparait son repas, invariablement composé, le soir, d’une copieuse soupe aux choux et de deux œufs frais.

Il aimait beaucoup à s’attarder dans sa cuisine, et chaque fois qu’il rentrait de la campagne, il venait, comme cela, y passer un petit moment. Il aimait l’odeur qui s’en exhalait, une odeur de fumée, de pain, de laiterie. La lueur douce de la lampe éclairait les murs d’ocre, brillait sur les cuivres ; dans le coin, de la cheminée s’entassaient des fagots qui venaient de ses fermes, du Purdeau, de Lorgerie, de Fouchaut…