Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/64

Cette page n’a pas encore été corrigée

orangers, l’autel, au tabernacle soleillé d’or, obliquait dans sa chute entre deux anges décolorés, dont les doigts roides priaient sous des mentons écailleux.


M. des Lourdines se rendit tout droit à la cuisine, qui retentissait en ce moment sous les coups de hachoir de Perrine…

« Comment va madame ?

– Hé ! bé !… monsieur, le Bon Dieu est avec nous… »

Sous l’abat-jour, Estelle, la petite servante de Mme des Lourdines, piquait son aiguille dans de la lingerie qui débordait de son giron jusque par terre. Entre les deux femmes se tenait assis contre le mur, devant un bol à fleurs, un jeune homme du village voisin, un tourneur de rouets. Tous les soirs, Joseph venait passer la veillée, avant de regagner sa cabane où, très tard dans la nuit, on l’entendait chanter devant son tour, en creusant ses bobines.

« Voilà les champignons ; et qu’est-ce que tu confectionnes là, Perrine ?