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arbre ; de sorte qu’après avoir, avec profit d’ailleurs, battu çà et là les feuilles mortes, il se trouva dans le chemin qui y conduisait.

De son petit train de promenade, il allait, furetant du regard les taillis ; et quand Lirot aboyait, il se rendait à son appel. Il faut dire que les connaissances cryptogamiques de Lirot, dressé par son maître, se bornaient à trois variétés : sa voix annonçait toujours soit un cèpe, soit un potiron, ou encore de ces petites oreillettes blanchâtres qui dégagent une forte senteur de farine. Il arrivait bien aussi au brave chien d’arrêter sur de beaux champignons multicolores, d’aboyer à ces jolis parasols de pourpre et d’or qui semblent abriter le charmant visage d’une fée lilliputienne, mais alors il était grondé.


Creusé par les charrois, le chemin fuyait, bleuâtre, entre les futaies. Un ramier s’échappait des cimes, de petits oiseaux gazouillaient une timide chanson d’automne, et, çà et là, traînaient, abandonnées, de ces tiges de bourdaines que les tresseurs de paniers n’ont pas trouvées