Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/38

Cette page n’a pas encore été corrigée

À l’arrivée de son maître, Lirot, couché à l’arrêt, se tut, et ses yeux se bridèrent en coulisse. M. des Lourdines se baissa et ramassa un cèpe magnifique qui s’arrondissait entre les pattes de l’animal.

« C’est bien, dit-il en le flattant d’une caresse à la tête, cherche encore ! »

Il retourna le champignon, l’examina, le sentit, trancha avec son couteau la partie du pied piquée des vers, chassa la terre qui y adhérait d’un souffle aussi précautionneux que s’il eût débarrassé d’un moucheron la joue d’un enfant, et le glissa dans son carnier.

Et, aussi lui, il chercha.

Les champignons, c’était la chair même de la forêt, une chair dont la saveur tenait de l’arbre et de la terre. Ils ne manquaient point aujourd’hui, car il n’est rien de tel qu’une pluie de huit jours pour les faire pousser.

Or, tout en cherchant, M. des Lourdines calculait que deux bons kilomètres de forêt le séparaient du hêtre qu’une roue de charrette avait dernièrement écuissé. Il tenait à revoir cet