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Il se rendait de ce pas à la Charvinière.

Il n’était pas pressé et il sifflotait tranquillement…

Le chemin entre les deux talus s’enfonçait dans un anneau d’ombre, sous les larges feuilles jaunies des châtaigniers.

Il arriva à l’orée de la forêt. Au bas du coteau se bossuait le vieux toit roux de la Charvinière. Par-dessus, au loin les moulins de Saint-Michel, de Fouchaut, des Aiglonnières, tournaient ensemble, minuscules et tout blancs, dans les bleus étagés de l’horizon. Suire jeta un coup d’œil à ces moulins, dont il connaissait les meuniers. Chevauchant le long du bois, il cherchait à voir si quelque lapereau ne bondissait pas dans les taillis. Des merles s’enfuyaient à la débandade.

Comme il tournait, deux chiens, un fort mâtin, puis un lévrier blanc, sortirent du fourré. Ils se mordillaient l’un l’autre, en jouant.

Un peu plus loin, il enleva son bonnet pour saluer, mais les deux hommes ne l’avaient pas vu. Ils lui tournaient le dos ; ils avaient pris une