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Seul responsable de leur départ, il lui était des plus pénibles de recevoir leurs adieux.

Quelle attitude tenir ? Que leur dirait-il ? Comment les laisser s’éloigner sans un flot de regret ? Car il savait pertinemment, en dépit de l’air d’ignorance affecté par les domestiques, que son histoire faisait plusieurs fois le jour le tour de la cuisine.

Cette pensée lui fit monter le rouge. Il sentit que la honte commençait à le mordre ; mais c’était moins la honte d’avoir dilapidé une fortune que celle de n’être plus qu’un pauvre.

Il chercha les moyens de se soustraire à cette entrevue : s’ils quittaient sur l’heure, il n’avait pas à se montrer ? Ce départ, il l’ignorait, n’ayant pas été prévenu.

… Malheureusement, son père ne bougeait pas de sa chambre, indice que les choses ne pressaient pas. D’autre part, il n’entrait pas dans les habitudes qu’un villageois se remît en route avant d’avoir pris un repas au château et donné de la litière à sa bête.

Il n’échapperait donc pas !… Il lui faudrait subir cette confrontation !