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La vue du lévrier l’exaspérait, il ne le voulait plus à côté de lui : ce chien, c’était sa vie passée qui venait poser ses pattes sur le lit et quêter une caresse !

Parfois son esprit, comme une souris que le chat laisse faire quelques pas en liberté, s’évaguait, mordu et remordu, dans des directions puériles, vers des objets vides de sens, sur les bouquets, par exemple, que dessinait la tapisserie de sa chambre. Par le caprice de lignes, chacun de ces bouquets laissait voir, au milieu des fleurs, une certaine tête de taureau, et aussi une tête d’homme barbu, coiffé d’une toque à plumes. La découverte de ces figures datait de l’époque où, pendant quarante jours, la rougeole l’avait retenu au lit. Alors, il avait bâti une foule d’imaginations sur ce taureau et sur cet homme, aujourd’hui formes sans histoire et que, seuls, ses yeux retrouvaient.

Il les regardait pendant des heures. À la fin, excédé de ces spectres, il se tournait sur le côté, secouait la tête sous la griffe de l’idée, et, gémissant,