Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/246

Cette page n’a pas encore été corrigée

s’aimant bien : « Du pain, un toit… certes, oui, cela me suffirait ! »

« Mais lui ?… mais lui ?

– Je descends », répondit-il à Estelle.


Les superbes animaux, comme s’ils avaient vent que ces hommes entraient pour les voir, relevèrent l’encolure et rejetèrent de côté leurs belles têtes fières, au regard mobile, ombragé de crins.

Le marchand les étudia longtemps, sans parler, en bon maquignon qui sait « boutonner » sa figure ; il examina les dents, chatouilla les ventres, puis demanda qu’on les fît sortir, pour les voir trotter.

M. des Lourdines, en tracassant ses ongles, regardait tour à tour ses chevaux et l’homme. Cela lui faisait grand-peine de les vendre, en même temps qu’il craignait que le marchand ne se décidât pas à les acheter.

« Ce sont de jolies bêtes, fit-il remarquer ; ma pauvre femme les aimait bien !… ils ont peu travaillé…