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« Bonjour, mon père, comment… ?

– Oh ! bien mieux, interrompit-il, beaucoup mieux, Anthime… Je suis même, sais-tu, fatigué de cette chambre… Je voudrais prendre l’air, sortir… Dis-moi ? veux-tu me faire le plaisir de m’accompagner ?… Nous irions dehors… là-bas ?

– Bien volontiers, répondit Anthime, tout surpris, mais vous n’êtes certainement pas rétabli, et ce peut être une imprudence… ?

– Non, non !… j’ai besoin de lumière… sûrement… j’ai besoin de… de respirer l’air des arbres… de… et puis, je ne serai pas seul, n’est-ce pas ?… nous serons ensemble !… Ah ! vois-tu… j’ai besoin de lumière ! »

Dès que son fils fut parti, il se leva, passa sa robe de chambre et alla ouvrir sa fenêtre.

L’air, frais, piquant, se chargeait d’odeurs de terre, de lait et de paille. Dans le jour gris, les feuilles dernières des platanes remuaient à un vent léger. Les toitures de tuiles dégouttelaient. Et il resta là un instant, le regard perdu vers un coin de forêt que, de cette place, on pouvait apercevoir.