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L’endroit formait un large rond-point herbeux, défoncé par les passages du bétail, avec un entour de vieux arbres, sous lesquels, dans l’ombre, se mussaient quelques logis de ferme. Ce n’était là qu’un aperçu du domaine, la partie quasi abandonnée, toute la vie se portant de l’autre côté, dans la cour d’honneur, vers les communs, étables, écuries et dépenses à tous usages.

Ici se déployait la campagne, au bout d’une avenue bordée de splendides futaies de châtaigniers, comme il s’en trouve dans ces fertiles terres d’alluvion du bocage poitevin. Sous ces futaies fuyaient des terrains boueux, entrecoupés de talus fangeux et noirs de mousse.

Ces bois, étendus sur une centaine d’hectares, rejoignaient les deux ailes du château, une ancienne demeure, de style Louis XIII, à l’allure de ce qu’on appelle encore dans certaines campagnes une « maison de noblesse ».

L’unique étage s’allongeait sous la carapace ensellée d’une haute et molle toiture, dont l’ardoise, niellée de verdures et de lichens safranés,