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le muscat sur le buffet ; plus d’une fois, après avoir absous sa pénitente, il s’en était allé, avec M. des Lourdines, grappiller du raisin dans les treilles. Ce jour-là, M. des Lourdines le guettait, et leur entretien se prolongea sous la charmille. Même Mme des Lourdines dépêcha Estelle pour tâcher – elle le lui suggéra – de surprendre quelques bribes de leur entretien. Mais ils s’aperçurent que la servante rôdait autour d’eux, et ils s’éloignèrent.

Enfin le père Placide entra. Il entra seul.

C’était un capucin aux larges pieds, à la barbe polaire.

Mme des Lourdines le fit asseoir, lui demanda des nouvelles de la communauté. Il répondait sans vivacité, et elle remarqua l’air contraint dont il caressait sa barbe.

Lui aussi avait saisi l’occasion d’une tournée dans le pays pour venir jusqu’au Petit-Fougeray. Elle lui demanda s’il ne voulait pas se rafraîchir ; il refusa, en y mettant une nuance toute particulière de discrétion. Puis il lui proposa de la confesser…