Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/140

Cette page n’a pas encore été corrigée

grande valeur. On voudra l’acquérir. Lorgerie, le Purdeau, la Contrie, la Bernegoue sont aussi d’un excellent rapport, elles se vendront aussitôt. Nous n’en retirerons pas moins de quatre cent mille francs. Pour le reste, sacrifions nos fermes du Marais, car je veux sauver de ce désastre la Charvinière… Elle au moins, je pense, nous restera ! »

La lettre expédiée, il se sentit plus fort. Il voyait le péril qu’il y aurait à perdre la tête, en ce moment que des obligations pressantes réclamaient toute son activité : réaliser le capital exigé avec un minimum de pertes, et surtout, surtout, prévenir sa malheureuse femme qui ne savait rien encore !

Or, déjà, sa douleur, à lui, nourrissait un ferment de résignation. Les pires catastrophes ne perdent jamais le bénéfice d’un salut moral. Que l’âme se dégage, qu’elle se hausse à un plan supérieur !… Il pouvait tout perdre, absolument tout, on pouvait tout lui prendre !… Ne lui restait-il pas la lumière que Dieu fait chaque matin ?