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MONSIEUR DE LOURDINES

et, de temps à autre, il levait un regard triste et contrarié sur une des fenêtres du château, au-dessus de lui.

« C’est bien dommage ! se murmurait-il à lui-même… bien dommage ! »

— C’est qu’avec des racines saines comme il les a, il faut y mettre la double force ! fit entendre un des hommes, en portant son coup à tour de bras.

On était à la mi-novembre. Il avait plu pendant huit jours ; ce matin, toutes les feuilles s’égouttaient. La lumière, avec des éclats de givre dans le brouillard, argentait les bois ; et les herbes fumaient, toutes blanches, au large desquelles paissaient des troupeaux de vaches.

Un des travailleurs, qui se distinguait dans l’équipe par des cheveux gris et une courte blouse nouée sur le ventre, reposa sa hache, et, de même, les autres s’arrêtèrent. Il toucha le tronc et leva les yeux vers la cime.

— Dis, Célestin… demanda le maître, il serait peut-être temps d’attacher la corde ?