Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/132

Cette page n’a pas encore été corrigée

jetant sans balancer dans ce buisson d’épines…, oui… Je l’ai rencontré sur le marché… Ma foi ! j’avais réfléchi en chemin… Il me semble, Émilie, que, tout de même, Blondine et la Rousseaude peuvent nous suffire pour le moment, et…

– Quoi ? » fit Mme des Lourdines, dont le fauteuil sursauta.

Il répéta, bien qu’avec moins d’assurance, ce qu’il venait de dire.

« Alors, Célestin n’a pas acheté de vache !

– J’ai peut-être eu tort… »

Violemment, elle s’empara de sa liseuse d’ivoire :

« C’est tout de même un peu fort ! »

Elle le regardait, indignée.

« L’année dernière, hasarda-t-il, les deux vaches nous ont suffi, Émilie !…

– Quelle idée ! Ces deux vaches nous ont suffi, mais là n’est pas la question !… La Rousseaude a son veau à nourrir et nous ne pouvons pas lui prendre tout son lait !… Voici l’hiver, nous allons avoir des ouvrières et des journaliers, que voulez-vous que je fasse ? C’était pourtant