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et pas le moins du monde amusant, bien différent enfin de l’autre Sancho qu’on trouve dans la première partie de l’histoire de votre maître. — Dieu lui pardonne, répondit Sancho ; il aurait mieux fait de me laisser dans mon coin, sans se souvenir de moi ; car pour mener la danse il faut savoir jouer du violon, et ce n’est qu’à Rome que saint Pierre est bien. »

Les deux gentilshommes invitèrent Don Quichotte à passer dans leur chambre pour souper avec eux, sachant bien, dirent-ils, qu’il n’y avait rien dans cette hôtellerie de convenable pour sa personne. Don Quichotte, qui fut toujours affable et poli, se rendit à leurs instances et soupa avec eux. Sancho resta maître de la marmite en toute propriété ; il prit le haut bout à la table, et l’hôtelier s’assit auprès de lui, car il n’était pas moins que Sancho amoureux de ses pieds de bœuf.

Pendant le souper, Don Juan demanda à Don Quichotte quelles nouvelles il avait de madame Dulcinée du Toboso ; si elle s’était mariée, si