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coutume de la donner aux gens de qualité tels que moi, qui formons galerie pour passer le temps bien ou mal, pour appuyer des injustices et prévenir des démêlés, il empocha son argent et sortit de la maison. Je courus, plein de dépit, à sa poursuite, et lui demandai d’une façon polie qu’il me donnât tout au moins huit réaux, car il sait bien que je suis un homme d’honneur, et que je n’ai ni métier ni rente, parce que mes parents ne m’ont ni appris l’un, ni laissé l’autre. Mais le sournois, qui est plus voleur que Cacus, et plus filou qu’Andradilla, ne voulait pas me donner plus de quatre réaux. Voyez, seigneur gouverneur, quel peu de honte et quel peu de conscience ! Mais, par ma foi, si votre grâce ne fût arrivée, je lui aurais bien fait vomir son bénéfice, et il aurait appris à mettre le poids à la romaine. — Que dites-vous à cela ? » demanda Sancho. L’autre répondit :

    assistants qui prenaient leur parti. Ces assistants, qui se nommaient barateros ou mirones, se divisaient en pedagogos ou ganses, ceux qui enseignaient les joueurs novices, et doncaires, ceux qui les dirigeaient en jouant et décidaient les coups douteux. On appelait aussi barato ce que donnaient les joueurs pour les cartes et la lumière, aux maîtres des maisons de jeu, tenues aussi bien par de grands seigneurs que par de pauvres hères, et qui avaient une foule de noms, tels que tablages, tablagerias, casas de conversacion, leñeras, mandrachos, encierros, garitos.