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sole et ton guide pour t’acheminer au port du salut sur cette mer orageuse où tu vas te lancer, les hauts emplois n’étant autre chose qu’un profond abîme couvert d’obscurité et garni d’écueils.

» Premièrement, ô mon fils, garde la crainte de Dieu ; car dans cette crainte est la sagesse, et, si tu es sage, tu ne tomberas jamais dans l’erreur.

» Secondement, porte toujours les yeux sur qui tu es, et fais tous les efforts possibles pour te connaître toi-même : c’est là la plus difficile connaissance qui se puisse acquérir. De te connaître, il résultera que tu ne t’enfleras point comme la grenouille qui voulut s’égaler au bœuf. En ce cas, quand ta vanité fera la roue, une considération remplacera pour toi

    ton, auteur des Disticha de moribus, ad filium, et dont l’ouvrage était alors classique dans les universités d’Espagne. On ne sait rien de ce Dionysius Caton, sinon qu’il vivait après Lucain, car il le cite dans ses Distiques.