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d’eux, qu’à la fin de l’autre arriverait le terme de mes espérances. Mais ainsi, mes travaux ont été si bien s’enchaînant l’un à l’autre, qu’ils sont devenus innombrables, et je ne sais quand viendra le dernier pour donner ouverture à l’accomplissement de mes chastes désirs. Une fois, elle m’a commandé de combattre en champ clos la fameuse géante de Séville, appelée la Giralda, qui est vaillante et forte en proportion de ce qu’elle est de bronze, et qui, sans bouger de place, est la plus changeante et la plus volage des femmes du monde[1]. J’arrivai, je vis et je vainquis,

  1. La Giralda est une grande statue de bronze qui représente, d’après les uns, la Foi, d’après les autres, la Victoire, et qui sert de girouette à la haute tour arabe de la cathé-