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à mon souvenir, belles actions d’Amadis, enseignez-moi par où je dois commencer à vous imiter. Mais je sais que ce qu’il fit la plupart du temps, ce fut de réciter ses prières, et c’est ce que je vais faire aussi. » Alors, pour lui servir de chapelet, Don Quichotte prit de grosses pommes de liège, qu’il enfila, et dont il fit un rosaire à dix grains. Mais ce qui le contrariait beaucoup, c’était de ne pas avoir sous la main un autre ermite, qui le confessât et lui donnât des consolations. Aussi passait-il le temps, soit à se promener dans la prairie, soit à écrire et à graver sur l’écorce des arbres ou sur le sable même une foule de vers, tous accommodés à sa tristesse, et quelques-uns à la louange de Dulcinée. Mais les seuls qu’on put retrouver entiers, et qui fussent encore lisibles, quand on vint à sa recherche, furent les strophes suivantes[1] :

  1. Ces strophes sont remarquables, dans l’original, par une coupe étrange et par la bizarrerie des expressions qu’il fallait employer pour trouver des rimes au nom de Don Quichotte : singularités entièrement perdues dans la traduction.